Les capitaines de la route sont sous ö’Ordonnance sur les chauffeurs, abrégée en OTR. Les heures de conduite et les pauses sont fixées par cette réglementation. Elles visent à protéger le bien-être des travailleurs et, bien sûr, aussi la sécurité routière. En Suisse, une réglementation spécifique au pays s’ajoute : l’interdiction de conduite nocturne. Entre 22.00 et 05.00 heures, les camions ne peuvent pas être déplacés. Les exceptions concernent les transports de denrées alimentaires (produits frais), la Poste, les transports spéciaux et exceptionnels ainsi que les véhicules dotés d’une autorisation spéciale au cas par cas. Quiconque enfreint une de ces règles s’expose à de lourdes amendes.
Fièrement poussé à la peine
Depuis des années qui semblent durer des décennies, ces règles pour les conducteurs professionnels créent un dilemme permanent : il manque de places de stationnement, en particulier le long des axes principaux de circulation, c’est-à-dire des autoroutes. Il manque à droite et à gauche de possibilités pour arrêter son véhicule conformément aux prescriptions légales. Bien que le gouvernement promette depuis des années une solution, en réalité, peu ou rien n’a été fait. Et ainsi, on voit des images qui suscitent le sourcils, mais souvent attribuent une conduite incorrecte à des causes fausses : les camions se tiennent en colonne sur la bande d’urgence à la sortie des aires de repos. Réfléchissons : quel être raisonnable placerait son véhicule de sorte à être exposé au bruit continu du trafic passant à toute vitesse et à ce que sa cabine soit constamment agitée par les vents ? Derrière cela se cache une directive de niveau supérieur qui impose de se concentrer sur les “fauteurs de problèmes” — et pas un peu !
Indifférence, imprudence ou pur égoïsme ?
Comme si l’insuffisance de l’offre de places de stationnement ne suffisait pas, non, d’autres problèmes menacent. Non seulement, mais surtout pendant la saison des vacances, les automobilistes occupent les places de stationnement qui sont en fait, et souvent bien signalisées, réservées aux camions. La détresse des capitaines de la route s’aggrave encore ainsi. Et tandis que les automobilistes sans scrupules ne risquent pas de bus, les conducteurs professionnels risquent une amende qui peut rapidement atteindre un montant à trois chiffres élevés – pire encore. Le conducteur ou la conductrice est d’ailleurs pas le seul à être sanctionné, mais aussi l’entreprise de transport pour laquelle il ou elle travaille. Et, ce que beaucoup ne prennent pas en compte : l’amende peut être réclamée ultérieurement, car les heures de conduite et de repos enregistrées dans le tachygraphe sont conservées et lisibles pendant une période plus longue.
Récemment encore, j’ai été témoin de tels abus. Sur un aire de repos sur la route du Gothard, des automobilistes ont garé leur véhicule sur des places marquées pour les camions (voir images), bien que des places de parking pour les voitures étaient disponibles. Ce camionneur, qui avait quitté l’autoroute pour respecter son temps de repos obligatoire, a dû reprendre sa route sans avoir commis d’erreur et s’est ainsi retrouvé en conflit avec la loi sans faute de sa part.
Deux types de « ami et hôte »
Le législateur et en particulier ses exécuteurs sur le terrain sont bien sûr au courant de cette situation intenable. Mais ici aussi, il se montre souvent que deux types de « amis et secouristes » existent. Certains tiennent fermement et rigoureusement aux dispositions légales et ne laissent aucune grâce opérer, d’autres peuvent se mettre dans la situation délicate du chauffeur et offrir de l’aide. Un chauffeur étranger m’a raconté qu’une patrouille de police l’avait arrêté la nuit après 22 heures. Il avait déjà commencé à sentir le malaise à cause des bus approchant. Mais les gardiens de la loi lui ont d’abord demandé pourquoi il continuait à conduire, et après lui avoir expliqué qu’il n’avait pas trouvé de place de stationnement, ils lui ont offert leur aide et l’ont guidé hors de l’autoroute, lui indiquant un emplacement de stationnement dans un quartier industriel. Vous pouvez peut-être imaginer avec quelle éloquence il a loué la police suisse. Mais j’entends aussi souvent des cas qui racontent le contraire.
Oui, et il y a encore quelque chose !
Dans un autre contexte, je peux également appliquer l’introduction déjà choisie pour ce commentaire : Non seulement, mais surtout pendant la saison des vacances, on se retrouve souvent avec des automobilistes qui ont un remorqueur en tow. En soi, cela va bien. Mais plusieurs fois, on observe qu’ils se stabilisent sur une vitesse sur la voie normale qui oblige chaque conducteur de camion à effectuer des manœuvres d’ overtaking longues et fastidieuses. Pourquoi ces “freins mobiles” ne peuvent-ils pas prendre la vitesse d’un camion qui les précède ? Ils seraient ainsi dans la limite de vitesse, mais bénéficieraient également d’une consommation de carburant inférieure grâce à l’effet de vent arrière. Et celui qui dit maintenant que les chauffeurs de camions doivent rester derrière un tel ralentisseur parce qu’ils ne peuvent tout simplement pas aller plus vite, que dira-t-on : Ces gens travaillent, ont des rendez-vous, sont sous pression du temps. Celui qui demande la patience aux professionnels devrait se demander comment il réagit lorsqu’il/elle reçoit sa commande en retard.
Ce comportement ne se limite pas seulement aux automobilistes avec un remorqueur. Bien sûr, pendant la saison des vacances, ils dominent l’image. Mais année après année, je peux observer des chauffeurs de camions de livraison, des conductrices avec un remorqueur commercial qui établissent également une vitesse qui ne peut être classée que sous la catégorie “obstacle à la circulation”. En route vers le Tessin, j’ai même pu observer un monsieur qui conduisait sa voiture de luxe puissante avec une lenteur délibérée sur l’autoroute et invitait à dépasser. Pour de telles fantaisies, je n’ai pas de compréhension. Cela ne devrait pas être sur l’autoroute !