Il est compréhensible que le Conseil municipal de Berne s’engage en faveur d’une ville où il fait bon vivre. Moins de bruit, un air plus pur, une meilleure compatibilité avec la ville : personne ne conteste sérieusement ces objectifs. Mais en ce qui concerne le nœud routier de Wankdorf, le Conseil municipal risque de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Ce que dit l’Association du commerce et de l’industrie du canton de Berne n’est pas un vœu pieux alarmiste, mais une réalité économique : le nœud routier du Wankdorf est un point névralgique pour le trafic commercial dans le Mittelland. Ne pas remédier à cet engorgement nuira non seulement aux entreprises de transport, mais aussi aux PME, à la sécurité d’approvisionnement et à l’attractivité de Berne.
L’infrastructure actuelle est surchargée, comme le montrent les embouteillages réguliers, les retards de livraison et les coûts élevés. L’HIV le résume ainsi : le trafic commercial a besoin de conditions-cadres fiables, et cela inclut des axes de circulation qui fonctionnent. Freiner les investissements aujourd’hui, c’est risquer demain l’immobilisme, tant sur le plan économique que social.
Bien sûr, il faut et il est nécessaire de discuter des optimisations urbanistiques, des objectifs climatiques et des abris. Mais le principe doit rester le même : la ville de Berne ne doit pas devenir le goulet d’étranglement de la Suisse. Le nœud routier du Wankdorf est tout simplement trop important pour cela.
La politique des transports doit être pensée de manière pragmatique et non idéologique. Elle ne doit pas opposer le trafic commercial aux objectifs environnementaux, car les deux sont importants. Par conséquent : débattre oui, bloquer non. La région n’a pas besoin d’une politique symbolique, mais de décisions responsables en matière d’infrastructures, prises avec une vision à long terme.